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Faut-il regretter la fermeture des petits commerces ?

2014-09-17 17.03.45R[supermarché en banlieue parisienne]
La fermeture des petits commerces est inéluctable. Leur modèle économique est dépassé, depuis longtemps. Pour eux c’était le bon temps quand le Français n’avait ni réfrigérateur ni voiture et quand la mère de famille et femme au foyer consacrait sa journée aux courses (au marché et dans les commerces de proximité), à la préparation des repas, à la vaisselle, au lavage, au repassage, au ménage, sans machines… Quand pour ses courses, elle zappait entre le boulanger, le poissonnier, le boucher, l’épicier, le crémier ou le fromager (Beurre, Œufs, Fromages), le négociant en vins, le droguiste (ou marchand de couleurs), le marchand de journaux… Un parcours fastidieux pour les uns et lien social pour les autres.
Mais quand au début des années 60, l’accès à l’automobile pour le plus grand nombre a permis l’apparition des grandes surfaces avec le concept de supermarché, un endroit où tous les produits sont rassemblés en un même lieu (comme dans un marché, d’où le nom), facilement accessible en voiture, les temps sont devenus difficiles pour les petits commerces qui n’ont pas pu ou sû s’adapter.
Certains ont tenté de résister, ils ont été à l’origine de la loi Royer votée en 1973 pour protéger le commerce de proximité et imposer des procédures d’autorisation pour l’ouverture de grandes surfaces selon la surface de vente et la taille des communes. Cependant cette loi a poussé les élus à la prévarication en même temps qu’elle permettait le financement occulte de partis et de syndicats. Nonobstant les grandes surfaces se sont déployées sur tout le territoire et notamment en milieu rural. Beaucoup de petits commerces ont vu leur clientèle et leur chiffre d’affaires s’effriter, ceux qui ont réagi en augmentant excessivement leurs marges n’ont pas tardé à fermer. Cependant tous les petits commerces ne sont pas condamnés : ceux qui vendent des produits de qualité, appétissants, tout simplement bons, originaux, des labels, du terroir, du bio, de l’épicerie fine, des bons crus…, ceux qui sont implantés au cœur de lieux touristiques, dans des galeries commerciales, ceux qui restent ouverts les samedis et dimanches et ferment tard dans la nuit ont encore de beaux jours devant eux.
Le commerce doit répondre au désir (plus qu’au besoin) de consommation de la population, l’acte d’achat fait partie du libre arbitre individuel. Si un commerce ferme, c’est parce qu’il est mal placé ou parce que les produits ou les services proposés à la clientèle n’ont pas rencontré ses attentes et ses désirs.
Faut-il regretter la fermeture des petits commerces ? Beaucoup regretteront les enseignes, les vitrines décorées et éclairées les soirs d’hiver. Mais les mêmes iront faire leurs courses chez Carrefour, Lidl ou Leclerc… Pour finir, je vous recommande la lecture sur Wikipédia des slogans de Bernardo Trujillo, énoncés dans les années 50, dont le célèbre « No Parking, no Business » .

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