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Haro sur les passeurs !

Haro sur les passeurs !

boatpeople

La colère gronde contre les passeurs qui assurent les liaisons maritimes entre la Libye et l’île italienne de Lampedusa. Les passagers se plaignent des tarifs prohibitifs et de l’inconfort à bord, tant au niveau des couchages que de la restauration, sans parler de l’accueil des handicapés. Des problèmes de sécurité, également, comme la semaine dernière, quand un bateau a coulé lorsque les passagers se sont tous précipités sur le même bord à l’approche d’un autre navire. Les gouvernements européens sont allés jusqu’à traiter les passeurs de trafiquants d’être humains.

Les passeurs, de jeunes Libyens d’une vingtaine d’année qui dans un pays dévasté et sans perspectives d’emploi ont trouvé là un travail, rémunérateur certes, mais très dangereux, un métier où ils risquent leur vie à chaque passage, alors que les migrants ne voyagent qu’une fois, et prétendre qu’ils font couler délibérément leurs vaisseaux est un mensonge occidental éhonté qui vise à éluder les vraies questions. De tout temps il y a eu des passeurs, pendant la deuxième guerre mondiale, par les Pyrénées par où quittaient la France les Juifs, les résistants et les opposants au régime de Vichy. S’en prendre aux passeurs aujourd’hui est lâche, c’est refuser de répondre à la question suivante : Sommes-nous prêts à accueillir en Europe quelques dizaines ou centaines de millions d’Africains musulmans, subsahariens ou maghrébins ?

La fiction

L’Europe a pris la mesure du problème et va examiner les solutions permettant d’acheminer les migrants dans des conditions dignes.
Dans l’immédiat, plusieurs pistes sont à l’étude :
– homologation et contrôle technique des bateaux
– formation des équipages
– respect de l’environnement, en particulier, il sera interdit de jeter des passagers à la mer.
Napoléon_Bonaparte,_SNCMParallèlement, la France réfléchit à d’autres solutions :
– au niveau du transport, la SNCM, très déficitaire sur les trajets Corse-Continent, mais qui dispose de nombreux bateaux, pourrait se refaire une santé dans le service passager Libye Italie : les carferries assureraient le trafic passager dans le sens Libye Europe, et le trafic fret (voitures et camions volés) dans le sens Europe Afrique. D’une pierre deux coups !
– au niveau de la sécurité, les porte-hélicoptères Mistral, commandés par la Russie, et que François Hollande a refusé de livrer, feront parfaitement l’affaire.

La réalité

20846Vous l’avez compris, c’est le contraire qui est en train de se passer. Si l’union européenne a décidé de tripler le budget destiné à sauver les passagers à bord de bateaux en difficulté, c’est avant tout pour empêcher les bateaux de quitter le Libye. On parle de blocus, et j’ai même entendu qu’il était envisagé de couler les bateaux, comme le proposait l’éditorialiste du Sun, Katie Hopkins. Parallèlement aucun accord n’a été trouvé entre les pays Européens pour accueillir ces immigrants.

Et si on posait les vraies questions ?

Une fois de plus, pas plus qu’on n’apporte pas de réponse à cette situation de crise, on refuse aussi de poser le problème et les vraies questions, les questions de fond :

Première question : pourquoi tant de migrants traversent-t-ils la Méditerranée ?
C’est le principe physique des vases communicants renforcé par le principe chimique de la pression osmotique :
Les Africains quittent leur pays parce qu’ils n’y trouvent pas de travail suffisamment rémunéré, parce qu’ils sont dans des zones insécures et parce que leurs proches qui ont rejoint l’Europe leur ont dit qu’ils y seront bien accueillis, qu’ils pourront facilement trouver un travail, parfois clandestin, et que faute de travail (ou en plus du salaire de leur travail) ils percevront un revenu minimal, parce qu’ils seront logés, soignés gratuitement et que leurs enfants pourront aller à l’école et à l’université, gratuitement aussi.
Mais au-delà de ces clichés, ils aspirent à vivre dans une société de droit, une société policée et sociale où le respect de l’individu passe avant tout, ce qui n’est pas toujours le cas dans leur pays d’origine. Contrairement aux idées reçues, ils ne viennent pas en Europe pour le RSA ou la CMU, ils y viennent pour travailler. Et les statistiques montrent que ces nouveaux immigrés s’intègrent beaucoup mieux et élèvent mieux leurs enfants que les jeunes de la deuxième ou troisième génération, ces enfants des travailleurs immigrés venus en France dans la deuxième moitié du 20ème siècle, et formés à l’école de la République, les Merah, Kouachi, Koulibaly…

Deuxième question : Voulons-nous laisser ces immigrants venir s’installer en France et sommes-nous prêts à mettre les moyens nécessaires pour les accueillir ?

Ceux qui ont intérêt à la venue de ces immigrants :

– les entreprises de main d’oeuvre, les entreprises de bâtiment, les sociétés de nettoyage, les restaurateurs, les ateliers officiels ou clandestins,
– les riches, pour les mêmes raisons, une main d’oeuvre bon marché,
– les propriétaires immobiliers, les “marchands de sommeil”, surtout en région parisienne, car l’afflux de population tire les loyers vers le haut, et il est facile de louer une petite surface sans bail et à un prix exhorbitant à un immigré de fraîche date peu informé de ses droits,
– les associations humanitaires, par idéal, une partie de la mouvance politique de gauche, par idéal et par intérêt,
– la communauté musulmane, car plus vite le nombre de musulmans en France dépassera le nombre de chrétiens, de juifs et d’athées, plus vite un état islamique (ou islamiste) pourra voir le jour.

Ceux qui n’ont pas intérêt à la venue de ces immigrants :

– les ouvriers, en raison de la concurrence au niveau des postes et des salaires,
– les “français de souche” et tous les immigrés non musulmans, qui voient s’approcher à grand pas le jour où la France sera soumise aux règles de l’Islam,
– la classe moyenne, tous ceux qui gagnent de 1,5 fois à 10 fois le SMIC, les fonctionnaires, les retraités, car ils seront les premiers sollicités pour venir à l’aide des nouveaux arrivants, par le gel des salaires et des retraites, par l’augmentation des impôts et des cotisations sociales.

camus-nantes-remigrationJe ne pense pas que la venue de ces immigrants soit un fardeau au niveau économique pour nos pays, pour l’Europe. L’Allemagne a un déficit de naissances, une pyramide des âges inquiétante et un besoin de main d’oeuvre jeune. Ces gens qui viennent chez nous ont envie de travailler, de réussir leur vie et celle de leurs enfants, ils ont envie de les élever, de leur faire suivre des études afin qu’ils apprennent un bon métier. Ils n’ont pas encore été pollués (texte supprimé après commentaire de Jean Le Dû). Ils n’ont pas suivi notre enseignement public, la loi des cités, les trafics, l’enseignement du djihadisme pratiqué dans nos prisons. Ils sont tout neufs, tout frais, prêts à s’intégrer et à apprendre.

Au niveau sociologique, la question est tout autre, la question, c’est celle du grand remplacement, évoquée pour la première fois par  Renaud Camus en 2010 et reprise par Jean-Marie Le Pen, par des journalistes comme Éric Zemmour et Ivan Rioufol, ou encore par des magazines comme Valeurs actuelles et Causeur. C’est une vraie question, et le fait qu’elle soit posée par des personnalités d’extrême droite n’est pas une raison pour ne pas y répondre.

Je propose quelques pistes :

1) Accueillons-les migrants dignement, proposons-leur un travail, offrons-leur un logement et une école pour leurs enfants, pas dans ces cités nids d’islamistes, mais dans de petits immeubles intégrés dans des villes où il y a peu d’immigrés et un besoin de main d’oeuvre.

2) Raccompagnons les migrants d’où ils viennent, la côte Libyenne, avec ménagement. Les candidats au voyage qu’ils retrouveront là-bas verront que ça ne sert à rien d’essayer de traverser puisqu’on est raccompagné à chaque fois.

3) Faisons le tri, et à ne garder que ceux que nous voulons. Prioirité aux chrétiens, aux personnes parlant le français, sachant lire et écrire, ayant une qualification… Une solution peu charitable et ça me fait penser à un marché aux esclaves…

Au regard de l’enjeu, qui est, je le répète, le grand remplacement, l’Europe doit se positionner, décider, établir des règles claires et compréhensibles par tous. L’immigration zéro est un leurre, il faut permettre une immigration légale, contrôlée, avec des quotas raisonnables, pas trop bas pour ne pas encourager l’immigration clandestine, pas trop hauts pour permettre une meilleure intégration. Des moyens d’accueillir les immigrants légaux : logement, emploi, scolarisation. Mais aussi des moyens de renvoyer les illégaux d’où ils viennent. Que l’Angleterre se dote de moyens juridiques lui permettant d’expulser hors de l’Europe les immigrés clandestins qu’elle ne souhaite pas accueillir sur son sol, afin que cesse le cauchemar de Calais. Que la France trouve mieux que des tentes plantées dans les grandes avenues parisiennes pour accueillir les migrants. Que l’Europe se montre droite et ferme, mais digne et humaine. Aidons les Africains et pas les chefs d’états africains, allons expliquer, par des conférences, partout en Afrique, notre nouvelle politique d’immigration. Et construisons des usines en Afrique, des usines employant beaucoup de main d’oeuvre, des cités autour des usines, des écoles, mais j’arrête là, sinon je vrais prôner la recolonisation de l’Afrique.

© Denis Roques 2015

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