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Qu’avons-nous à gagner dans l’embargo russe ?

Le refus du président François Hollande d’honorer le contrat de livraison des deux navires Mistral commandés par la Russie sera lourd de conséquences pour notre pays :
– une perte financière de plus d’un milliard d’euros,
– une preuve d’inféodation aux Etats-Unis,
– une perte de crédibilité vis-à-vis de nos clients actuels et potentiels.
BPC-Mistral-photo-Marine-Nationale
Pour la Russie, ce n’est pas bien grave, ces navires, commandés il y a quatre ans, devaient être utilisés en extrême-orient, le besoin est moins important aujourd’hui qu’à l’époque, et compte tenu de la situation économique du pays, récupérer 1 milliard d’euros augmentés des intérêts et des indemnités contractuelles n’est pas une mauvaise affaire. Le jour où Vladimir Poutine devra commander d’autres navires, il s’adressera à la Corée du Sud ou au Japon, deux pays réputés pour honorer les contrats et la parole donnée.
Pour la France, c’est une perte sèche, ces navires ont été customisés pour les Russes, outre les inscriptions en russe, les équipements sont spécifiques à la marine russe et il sera nécessaire de tout démonter si nous voulons revendre les Mistral à… à qui au fait ? À la marine française ? Elle n’en a pas besoin. Aux Américains ? Contrairement aux Russes, ils n’achètent pas de matériel français. Au Qatar alors, en prime pour l’achat des Rafales ?
Le refus de livrer les Mistral à la Russie est lié à la guerre civile en Ukraine. Dans le conflit qui oppose l’état ukrainien aux minorités russes vivant en Ukraine et soutenues par la Russie, la France, pour s’attirer les bonnes grâces de Washington, a pris délibérément parti pour l’Ukraine contre la Russie. Et a décrété l’embargo, qui touche aussi les livraisons de porcs bretons.
Cet embargo ne sert à rien, les habitants de la Crimée ont voté à 96,77% en faveur de la Réunification de la Crimée avec la Russie et de l’adoption du droit de la Fédération de Russie. Il y a peu de chance que la Crimée refasse partie un jour de l’Ukraine. Quant à l’est de l’Ukraine, arrêtons de comparer le Donbass aux Sudètes, et le président russe au chancelier du 3ème Reich. Les Ukrainiens ne sont pas des enfants de coeur et l’intervention russe a peut-être permis d’éviter un génocide*.
(*) Répondant à la question d’un journaliste français voulant savoir quand Kiev cessera le génocide dans le Donbass, Arseni Iatseniouk, le premier ministre ukrainien a déclaré: « Quand Poutine remplira les accords de Minsk »…
A quoi servira cet embargo russe ? Qu’avons-nous à y gagner  ? Qu’avons-nous à y perdre ?

P.S.: voir les commentaires, très pertinents, de Bernard Bruhat et de Gilles Picolet.

admin